Rédigé par le ministère de l’Économie et des Finances et le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, un rapport intitulé "Faire de la France une économie de rupture technologique" liste les secteurs à forts enjeux de compétitivité. La filière hydrogène en fait partie au titre de la transition énergétique. "Les acteurs français montrent une appétence sur la thématique hydrogène et l’écosystème est relativement complet", peut-on lire. "La France est diversement positionnée : particulièrement en avance sur certains segments (en particulier supply chain/liquéfaction/distribution/stations de recharge) et de manière générale en situation de rattrapage. Néanmoins ce retard ne semble pas rédhibitoire : le marché est encore en émergence et en cours de structuration, et subordonné dans une certaine mesure au soutien public". "Sur les véhicules utilitaires, la France est historiquement bien positionnée et pourrait s’imposer en leader sur le marché européen", poursuit le rapport. "Sur le segment des poids lourds, le marché est encore au stade de démonstrateur ; l’américain Nikola et le coréen Hyundai (2025) possèdent des carnets de commande à moyen terme de quelques milliers de véhicules qui leur permettront vraisemblablement de passer le cap de l’industrialisation, sans toutefois que cela empêche d’autres acteurs de se positionner". Le texte pointe en revanche un de nos atouts : "La France apparaît, en revanche, en avance sur le segment ferroviaire, Alstom ayant déjà livré deux trains en Allemagne. La France pourrait par ailleurs engager des travaux de R&D pour étudier la faisabilité technique de l’emploi de l’hydrogène comme solution de décarbonation du transport aérien pour lequel elle possède des compétences techniques de niveau mondial".
"La stratégie aurait pour but la décarbonation de 10 % de l’H2 industriel en 2023 et 20 à 40 % en 2028, la décarbonation du transport ainsi que le développement du tissu industriel de la filière via : une production en France de piles à combustible et des réservoirs associés ; une production de séries de véhicules utilitaires légers hydrogène en France ; l’implantation en France de constructeurs de véhicules lourds (bus, camions) à hydrogène; le déploiement, à l’échelle, d’infrastructure de recharge permettant de "dérisquer" les investissements côté automobiles, d’offrir aux acteurs français un marché domestique nécessaire pour soutenir leurs efforts à l’export, et continuer à développer la filière industrielle française existante sur les technologies de liquéfaction, de distribution et de recharge ; la prise d’un tiers des parts de marché pour l’offre d’électrolyseurs fabriqués en France en réponse à ce déploiement dans l’industrie".
Le rapport évoque des verrous à lever : un besoin important en financement de la R&D sur les différentes briques technologiques afin de consolider et développer la maîtrise technologique nécessaire à l’établissement d’une filière industrielle française dans un contexte de concurrence mondiale ; un besoin en soutien à la pré-industrialisation et industrialisation ; la nécessité de déploiement d’infrastructures pour accompagner le développement d’un réseau de distribution de l’hydrogène (transport), de stockage et en particulier de bornes de recharge dans le cas des véhicules, préalable à l’émergence d’une filière industrielle pour les applications de mobilités ; le déploiement de flottes (taxis, VUL, bus, camions, etc.) à l’échelle afin de soutenir l’émergence de filières industrielles française sur la plateforme embarquée (système pile, réservoir) et sur le conditionnement et la distribution d’hydrogène.
Face à une crise sanitaire d’envergure inédite, doublée de conséquences économiques qui s’annoncent très lourdes, l’ADEME se met en ordre de bataille pour amortir ces conséquences au maximum de ses possibilités. L’agence prend ainsi une série de trois mesures pour soutenir l’ensemble des entreprises engagées dans la transition écologique. Elles sont applicables automatiquement pour les nouvelles aides et achats et sur demande pour les projets en cours. La première concerne une avance de 20 % sur les aides aux entreprises et aux associations. Cette avance vise à répondre aux besoins de trésorerie des petites ou moyennes entreprises, des associations, particulièrement impactées par la crise, et faire face aux premières dépenses des projets engagés. Elle est accordée pour la durée de l’opération et récupérée sur le dernier versement. Pour les actions déjà engagées, une avance pourra être accordée à la demande du bénéficiaire, de même qu’un versement intermédiaire à hauteur des dépenses réalisées sur la base de justificatifs allégés. De plus, à la demande du Premier Ministre, des dispositions spécifiques sont également mises en place pour les entreprises lauréates du programme d’investissements d’avenir (avances, simplifications dans les conditions d’aides et aménagement des modalités des remboursements des avances remboursables). La seconde mesure est une avance sur les achats. Une avance à notification de 20% sera également systématiquement versée sur toute commande ou marché engagé auprès d’entreprises petites, moyennes ou de tailles intermédiaires. Les grandes entreprises pourront bénéficier d’une avance sur demande. Enfin, des appels à projets sont prolongés et même rouverts. En région, comme au niveau national, plusieurs appels à projets de soutien aux démarches de transition écologique restent ouverts avec une prolongation des dates de dépôt pour certains. L’ADEME précise par ailleurs que de nouveaux appels à projets thématiques ciblés sur les entreprises seront rapidement lancés.
Les 21 et 28 avril, deux webinaires sont organisés par l'ADEME, à destination des entreprises pour leur présenter les Appels à projets de l’Action "Démonstrateurs et territoires de grande ambition" du Programme d'investissements d'avenir (PIA). Ces trois AAP sont ouverts jusqu’au 20 janvier 2021. A destination des entreprises, ils permettent de financer les projets innovants dont les montants sont supérieurs à 2 millions d’euros et couvrent les thématiques suivantes : systèmes énergétiques - Villes et territoires durables ; Production/fourniture d’énergies renouvelables et vecteurs énergétiques renouvelables ; Bioéconomie et protection de l'environnement.
Le Gouvernement lance la 5e édition du volet i-Nov du Concours d’innovation. Il s’adresse à des start-ups et des PME, afin de favoriser l’émergence d’entreprises leaders dans leur domaine et pouvant prétendre à une envergure mondiale. Il permet de cofinancer des projets de recherche, développement et innovation, dont les coûts totaux se situent entre 600 000 et 5 millions d’euros. Jusqu’au 12 mai 2020, les candidats auront la possibilité de porter leurs projets à la connaissance de l’ADEME et Bpifrance, opérateurs exclusifs de cet appel à projets, autour de 9 thématiques. L’ADEME en pilote deux qui peuvent intéresser les acteurs de la filière hydrogène : Energies renouvelables, stockage et systèmes énergétiques (technologies de production d’énergie et vecteurs énergétiques ; solutions de stockage de l’énergie ; observabilité, opérabilité, sécurité et gestion des réseaux, modélisation ; mise au point de modèles technico-économiques pour les micro-grids connectés au réseau; réseaux de chaleur et de froid alimentés par des énergies renouvelables et de récupération) ; Transport et mobilité durable (nouvelles générations de véhicules de faibles émissions ; nouvelles générations de systèmes routiers, ferroviaires, fluviaux ou maritimes automatisés ; filières sobres en énergie, en ressources et en besoin de déplacements ; services numériques sobres et innovants pour la mobilité ; services ou systèmes intelligents pour la logistique ; nouveaux équipements d’infrastructures pour une mobilité durable).
Sous forme de tribune, le Président de l'AFHYPAC, Philippe Boucly, a lancé un appel quelques jours avant le premier tour des municipales. Pour lui, "Les municipalités et intercommunalités prennent conscience de l'intérêt de l'hydrogène pour répondre aux problématiques de leurs territoires : décarbonation des transports, qualité de l'air, transition énergétique, développement économique ou reconversion industrielle. Avec l'appui des Régions, désormais toutes engagées avec des feuilles de route dédiées, elles s'associent aux industriels pour déployer des projets au sein d'écosystèmes structurants". Cet appel reste valable, puisque le deuxième tour a été reporté à juin.
Soucieux de reconquérir les fleuves et d’investir dans l’hydrogène, le candidat LR aux municipales de Lyon, Etienne Blanc, entend développer le transport fluvial de voyageurs. Un projet que pourrait concrétiser Alain Thebault, le fondateur de la start-up Seabubbles, réputée pour ses taxis électriques volant sur l’eau. L’introduction de ce moyen de locomotion voguant à l’hydrogène, baptisé le Flybus, serait ainsi une façon originale de fixer le cap de la transition écologique, alors que l’actuel premier vice-président de la Région AURA s’engage, en cas de succès au second tour, à équiper en hydrogène les différents véhicules de la mairie, les bus lyonnais et quelques taxis verts.
C'est l'un des projets les plus attendus de la Bretagne. Le 6 mars, le directeur de l'usine Michelin de Vannes, Bertrand de Solages, a signé avec Morbihan énergies les accords concrétisant l’alimentation du site en hydrogène et la création d'une station de distribution qui sera ouverte au grand public. C'est à travers la société Hygo que se fera la production, la distribution, et commercialisation de cet hydrogène vert en circuit court. La société va mettre en place une unité de production d’hydrogène vert par l’électrolyse d’électricité d’origine renouvelable. Elle servira à l’usage industriel de Michelin (pour la fabrication de ses pneus) et pourra également alimenter des véhicules légers et des poids lourds. La station sera installée en bordure de l’usine Michelin, au Prat à Vannes. L’investissement s’élève à 4,6 millions d’euros pour une mise en service en fin d'année. Ce projet est le tout premier de la jeune société Hygo. L’objectif pour Morbihan Énergies et Engie Solutions est de développer ces infrastructures de production et de distribution d’hydrogène renouvelable.
L’aéroport de Toulouse-Blagnac va s’ouvrir à l’hydrogène. Engie Solutions (51 % des parts) et la région Occitanie, via son Agence régionale énergie climat (49 %), ont constitué la société HyPort, qui construira cette année une station de production et de distribution d'hydrogène « vert ». Il sera produit par un électrolyseur d'eau alimenté à l'électricité renouvelable. L'investissement s'élève à 7 millions d'euros, dont 2 millions venant de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), qui apportera aussi 3 millions pour aider les achats de véhicules à hydrogène. L'opération est également subventionnée par l'Union européenne et la région Occitanie, qui veut investir 150 millions d'euros d'ici à 2030 dans cette forme d’énergie. La station produira 300 kg d'hydrogène par jour, de quoi faire le plein de neuf autobus. La station de Blagnac sera construite en lisière de l'aéroport et aura deux zones de distribution, du côté des pistes et sur la voie publique pour desservir le grand public. Dans cadre du programme européen Net Zero, l'aéroport a commandé en octobre quatre autobus à hydrogène au constructeur Safra à Albi (Tarn), qui seront opérés par Transdev pour transporter les passagers entre l'aérogare et les avions et desservir les parkings auto. Le groupe de transport public utilisera un cinquième autobus H2 pour un client non dévoilé à Blagnac. HyPort installera aussi une station à l'aéroport de Tarbes-Lourdes en 2021.
La Communauté d'Agglomération Tarbes Lourdes Pyrénées a attribué à Keolis une concession de service public de 8 ans. Elle entre en vigueur à partir du 1er avril. L'opérateur aura pour mission d'exploiter le réseau de transport de la Communauté d'agglomération Tarbes-Lourdes-Pyrénées, à travers une société dédiée. Il est à noter que la consultation, qui a été menée dans le cadre d'un appel d'offres européen, comprend également l'acquisition éventuelle de véhicules à énergies alternatives. Le contrat porte sur un autobus de motorisation électrique, ainsi qu'un autobus et 2 vélos circulant à hydrogène. L'agglo souhaitait "la mise en place d’un unique et grand réseau de transports collectifs à l’échelle du nouveau périmètre de la communauté d’agglomération avec des services différenciés selon les zones desservies urbanisées ou peu denses, pour faciliter aussi la mobilité en reliant les villes les plus importantes de l’agglomération".
En banlieue proche de Paris, la ville d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) vient d’intégrer le projet européen FCCP (Fuel Cell Cargo Pedelecs) pour expérimenter l’utilisation de vélos-cargo alimentés à l’hydrogène pour les livraisons en ville. Le choix est simple : un vélo cargo à pile à combustible se recharge plus rapidement et peut économiser 5,5 tonnes de CO2 par an en remplaçant les véhicules à moteur à combustion, offrant ainsi une véritable réponse aux exigences de la livraison du dernier kilomètre. Plusieurs autres villes européennes (Aberdeen en Ecosse, Groningue et La Haye aux Pays-Bas, Luxembourg, Munich et Stuttgart en Allemagne) vont tester le prototype développé par le projet FCCP). La mise en service de ces véhicules est prévue à partir de l’automne 2020 et tout le long de l'année 2021.
Après les salons de Genève et de Detroit, c’est au tour du Mondial de l’Auto d’être annulé en raison du coronavirus. Il devait avoir lieu du 1 au 11 octobre à Paris. La filière hydrogène perd à cette occasion une vitrine pour adresser le grand public. Toutefois, les organisateurs souhaitent maintenir les parties Movin’On (un événement sur la mobilité durable organisé par Michelin), Smart City et autres évènements hors-les murs qui étaient prévus dans la capitale. Ils disent étudier "toutes les solutions alternatives" en relation étroite avec les principaux partenaires.
L'entreprise savoyarde a signé un accord-cadre avec la région Auvergne-Rhône-Alpes. Il porte sur le déploiement d'une quinzaine de stations d'ici trois ans dans la région, de façon à alimenter des flottes de vélos à hydrogène en lien avec des applications touristiques ou professionnelles. Les territoires intéressés pour se doter d'une station de recharge hydrogène pourront répondre à l'appel à manifestation d'intérêt que lancera la région AURA. Cet accord nous ouvre des perspectives de développement importantes pour Atawey. Fin 2019, la PME a installé 18 stations de recharge hydrogène pour les vélos et les voitures. Cette année, l’objectif est d’en déployer une dizaine de plus. Atawey a un partenariat depuis 2017 avec Engie Solutions qui gère la maintenance et l’exploitation de ses stations de recharge en France.
Jusqu'à la fin du mois de juin, des travaux vont être réalisés pour installer une station-service à hydrogène face à la gare maritime. "La station, qui pourrait ainsi être mise en service en septembre, pourra alimenter jusqu'à 40 véhicules", précise l'agglo du Cotentin, faisant partie des collectivités normandes retenues pour participer au projet régional d'amorçage de la mobilité hydrogène EAS-HyMob. Les premiers utilisateurs de cette station-service seront les collectivités. La CAC et la Ville de Cherbourg possèdent déjà chacune 5 véhicules électriques (Kangoo ZE H2), une acquisition cofinancée par la Région pour un montant total de 70 000 euros. La CAC ambitionne d'agrandir ce parc en organisant, d'ici à la fin de l'année, avec la Région, des actions de sensibilisation, notamment pour les entreprises. Ce projet est soutenu par l'Union européenne (166 750 €, soit 36,6 %), la Région (66 700 €, soit 14,6 %) dans le cadre du programme EAS-HyMob, et l'État.
Lors de son dernier conseil, avant les élections municipales, la communauté de communes Touraine Vallée de l’Indre (CCTVI) a voté plusieurs délibérations sur le thème de l'hydrogène. Ainsi, elle a adopté une convention de prêt de véhicules pour le festival Terres du son, qui est l'un des festivals majeurs de musique dans la région Centre Val de Loire. La CCTVI va donc prêter un Kangoo ZE H2 et un vélo H2. Lesquels sont réservés à l’usage de deux électriciens et du directeur pour des déplacements sur le site du festival uniquement. Une autre délibération a été validée, concernant le prêt des vélos hydrogène pour faciliter la mobilité des demandeurs d'emploi. Touraine Vallée de l’Indre propose de mettre à disposition de PISE (Point Information Service Emploi à Montbazon) 10 vélos à hydrogène. Ils seront utilisés par un groupe identifié de demandeurs d’emploi, encadré par un Initiateur Mobilité Vélo (IMV) de la plateforme WIMOOV. La communauté de communes entend par ailleurs relancer le projet Hy'Touraine, non retenu par l'ADEME lors du dernier appel à projet sur les écosystèmes de la mobilité hydrogène. L'agence propose à la CCTVI et ses partenaires (le SIEIL et la métropole de Tours) de faire appel à un bureau d'études et de participer aux frais. Le bureau d’études devra accompagner le consortium pour la réponse à l’Appel à Manifestation (AMI) « Projets innovants d’envergure européenne ou nationale sur la conception, la production et l’usage des systèmes à hydrogène ». Il devra également compléter le dossier afin de répondre aux futurs AAP de l’ADEME, et faire connaitre l’existence du dossier auprès de l’organisme européen Fuel Cells and Hydrogen Joint Undertaking (FCH JU). Enfin, dans le cadre du projet Velhyre, la CCTVI a adopté des avenants aux conventions de mise à disposition de vélos à hydrogène pour des loueurs du territoire. Chaque loueur, à Bréhémont et à Azay-le-Rideau, disposera de sept vélos qui pourront à nouveau être proposés au public pendant la saison touristique.
En principe, le coup d'envoi de cette structure devait avoir lieu le 26 mars à Besançon. Mais, la réunion prévue a été remplacée par une conférence vidéo en ligne. C'est donc en mode virtuel que ce club a été officiellement lancé. Il regroupe les acteurs industriels et de la recherche qui travaillent autour de la filière hydrogène. Plus d'une centaine de personnes étaient connectées. Soit deux fois plus que prévu. Le public a pu assister à des interventions de l'AFHYPAC, de l'ADEME, de la région Bourgogne-Franche comté, de l'agence économique (AER), du pôle de compétitivité Véhicule du Futur, de la plateforme FCLAB de Belfort-Montbéliard, et de représentants c'entreprises comme le constructeur de bus Safra, le groupe de distribution Colruyt, sans oublier l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (INERIS). L'objectif du club Hydrogène BFC est de donner ainsi une plus grande visibilité aux projets et aux applications déployées sur le territoire de la région. L’animation sera portée par le Pôle Véhicule du Futur qui sera épaulé dans cette mission le Conseil régional, l'Agence Economique Régionale (AER), l’ADEME et le FCLAB. Le PVF anime déjà un club de l'hydrogène dans la région Grand Est. Il va d'ailleurs présenter sa feuille de route le 9 avril prochain dans le cadre d'un webinaire.
Piloté par GRTgaz, le projet Jupiter 1000 de Power-to-gas entre dans le concret à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône). Le 20 février dernier, l'opérateur a injecté avec succès les premières molécules d’hydrogène produites par ce démonstrateur dans son réseau. Il s’agit d’une étape majeure dans le développement de solutions de décarbonation du gaz et de ses usages. JUPITER 1000 est le premier démonstrateur de Power to Gas, à l’échelle industrielle, raccordé au réseau de transport de gaz en France. Cette technologie consiste à convertir l’électricité en gaz, hydrogène ou méthane de synthèse, pour l’injecter dans les réseaux existants. Elle permet ainsi de valoriser les excédents d’électricité renouvelable, grâce aux capacités massives de stockages et de transit des infrastructures gazières existantes. Dans un récent rapport, les opérateurs de gaz estiment que les réseaux existants peuvent accepter dès à présent un taux de 6 % en volume d’hydrogène en mélange et jusqu’à 20 % à plus long terme avec des coûts d’adaptations modérés. Les prochaines semaines seront dédiées à l’optimisation du fonctionnement de l’ensemble de la chaîne de production, compression-injection, avant d’entamer les tests de performance et les analyses d’optimisation technico-économiques de l’installation. Avec une capacité de production de 5 millions de kilowattheures d’énergie sur 3 ans, JUPITER 1000 permettra à l’ensemble des partenaires industriels du projet (CEA, CNR, Khimod, Leroux & Lotz, McPhy, Port de Marseille Fos, RTE, Teréga et GRTgaz) de tester le fonctionnement de l’installation et des équipements. Il servira aussi à évaluer l’impact de l’hydrogène sur les réseaux et son usage dans un process industriel.
Le GIE Osiris qui gère la plateforme chimique Les-Roches-Roussillon, entre Lyon et Valence, se lance dans le projet Catvic en lien direct avec production d'hydrogène vert. Si les entreprises de la plateforme produisent déjà de l'hydrogène mais à partir de gaz, il s'agit avec ce projet de produire de l'hydrogène par électrolyse, à partir d'électricité renouvelable (solaire, éolien, hydraulique). « La particularité de ce projet est de tester un nouveau procédé d'électrolyse à haute température (vapeur d'eau) mis au point par le CEA », explique le directeur du GIE Osiris, Frédéric Fructus. La seconde étape : capter le CO2 des fumées des installations de la plateforme pour le purifier. Et enfin, faire réagir l'hydrogène et le CO2 pour produire des molécules chimiques comme le méthanol ou le propylène. La phase 1 du projet, qui comprend la recherche, la faisabilité et le chiffrage d'une unité pilote sur le site de Roussillon, a été enclenchée en 2019 et se poursuivra jusqu'en 2021. La phase 2 est programmée à l'horizon 2022. Elle permettra l'installation d'un pilote sur le site de Roussillon.
L’énergéticien, via sa filiale de capital-risque Engie New Ventures, a décidé d’effectuer un investissement stratégique dans H2Site. Basée à Bilbao, en Espagne, cette start-up a essaimé à partir du centre de recherche et technologie Tecnalia et de l'Université de technologie d'Eindhoven. Elle vise à commercialiser un système basé sur un réacteur à membrane qui est capable de produire, sur le site d'un client, de l'hydrogène de haute pureté à partir de méthane et en particulier du biométhane et de l'ammoniac. Avec un processus industriel en une étape associant des membranes dans un réacteur, H2Site a pour objectif d'apporter une solution compacte et compétitive qui répond aux problématiques de nombreux clients en matière de production décentralisée, de transport et de stockage d'hydrogène. Cette technologie de rupture a été identifiée et évaluée par ENGIE dans le cadre de divers travaux collaboratifs de recherche. En plus d'une prise de participation minoritaire au capital de H2Site, l’énergéticien, à travers son centre de recherche Engie Lab Crigen, a noué un partenariat de coopération en R&D avec Tecnalia et l'Université de Technologie d'Eindhoven pour développer les applications émergentes de cette technologie qui contribue à une transition vers la neutralité carbone.