La PME française voit son cours de Bourse augmenter et rafle de gros contrats. L’occasion de faire un point sur l’une des pépites de la filière hydrogène.
Oui, nous avons remporté de nouveaux marchés sur les 6 premiers mois de l’année avec des références clés. Par exemple, dans l’industrie, nous sommes impliqués dans un projet avec Nouryon et Gasunie aux Pays-Bas, qui bénéficie d’un soutien de l’Europe via le FCH-JU. McPhy équipera au cœur d’un parc chimique dans le nord du pays un électrolyseur de 20 MW qui produira de l’hydrogène zéro-carbone entrant dans la fabrication de biométhanol. Ce projet permet à McPhy d’entrer dans le club très restreint des fournisseurs d’électrolyseurs de 10 MW et plus. On compte ce genre de projets sur les doigts de la main en Europe.
Dans le domaine de la mobilité, nous avons été retenus par Hympulsion dans le cadre du projet Zero Emission Valley en région Auvergne-Rhône-Alpes sous la forme d’un consortium (« MAT », avec Atawey et TSM) pour la livraison de 14 stations à hydrogène et de plusieurs électrolyseurs. Cela représente les trois quarts de ce programme, qui est l’un des plus ambitieux en Europe. C’est donc une référence majeure pour nous, sachant que nous avons déjà collaboré avec Atawey pour la première station qui a été installée en février à Chambéry. McPhy va équiper les plus grosses stations, celles qui ont une capacité évolutive jusqu’à 800 kg par jour, ainsi que les électrolyseurs. Un projet tel que ZEV permet de structurer la filière hydrogène en France. Plus récemment, nous venons d’inaugurer au Mans une station à l’hydrogène qui est opérée par Total. Située sur l’aérodrome, en face du circuit des 24 Heures, elle permettra d’alimenter des bus et des véhicules de particuliers. Nous sommes également positionnés sur les stations hydrogène pour la mobilité lourde, et comptons dans nos références celle du SMT AG, première station hydrogène zéro-carbone pour bus en France. La mobilité hydrogène tracte la croissance et est le secteur le plus visible pour le grand public. La multiplication des stations sur le territoire, et ceci pour tous les types de mobilité, est excellent pour accélérer l’acceptation sociale de l’hydrogène et le déploiement d’écosystème hydrogène dans les territoires.
Nous avons des projets en exécution. C’est le cas en France en région Normandie par exemple, où nous avons fait un carton plein l’an dernier. Il y a aussi des projets en Allemagne avec des stations d’une capacité de 200 kg. C’est le reflet d’une stratégie payante, avec une offre compétitive, en adéquation avec les besoins des clients, des services et une proximité.
Je dirais même que nous n’avons jamais autant travaillé que pendant la crise du Covid. L’activité a été soutenue et il n’y a pas eu de chômage partiel. Les opérations ont eu lieu en télétravail et sur les sites de production avec des normes sanitaires renforcées, en France comme en Allemagne et en Italie. Nous devons collectivement tirer des leçons de cette crise sans précédent. Il s’agit désormais de préparer l’après-Covid, d’œuvrer en faveur d’une société neutre en carbone, de retrouver la souveraineté technologique et industrielle de l’Europe et de créer des emplois.
Je suis ravi pour nos actionnaires de voir le niveau du cours de Bourse. Grâce à leur soutien, le Groupe accélère sa croissance. Notre objectif est de poursuivre notre développement, améliorer sans cesse nos technologies et la compétitivité de l’hydrogène zéro-carbone pour accompagner nos clients dans leur transition vers des modèles d’affaires conciliant compétitivité et responsabilité environnementale. La prise de conscience mondiale et les marchés sont là.
En effet, notre terrain de jeu est l’Europe. La France concentre la moitié des effectifs, les autres équipes se répartissant en Allemagne et en Italie, deux pays où l’hydrogène décolle. Une véritable révolution est en train d’arriver ici. Il suffit de voir les ambitions du plan allemand sur l’hydrogène. Ca bouge aussi en Espagne. De plus, on parle d’un plan de relance en France au mois de septembre. Nous sommes déjà bien impliqués dans la filière en tant que membre de l’AFHYPAC, Hydrogen Europe et de l’Hydrogen Council.
Certains pays dont la Suisse ont interpellé Bruxelles pour que l’Europe affiche ses ambitions dans l’hydrogène. C’est bien, nous allons dans le bon sens. Pendant le confinement, j’ai été invité à participer à une table ronde avec le Commissaire Thierry Breton. Je représentais les PME de la filière hydrogène en Europe. Cette session a permis d’évoquer les énergies renouvelables et l’hydrogène, dont 90 % de la chaîne de valeur est basée en Europe Nous appelons tous à un plan et des contenus à la hauteur des attentes des industriels. Le plan d’hydrogène France devrait également voir le jour en septembre. Le temps est venu pour l’hydrogène, il faut donc le soutenir par une volonté politique forte et mettre l’accent sur l’hydrogène zéro carbone. Et il faut arriver à se passer des subventions d’ici une décennie. Nous sommes prêts.