A l’occasion du salon de Tokyo, le géant japonais a fait le spectacle, avec bon nombre de nouveautés. Pour l’anecdote, elles ont été présentées par un français, Didier Leroy, qui est Vice-Président Exécutif et membre du directoire. Si le message portait davantage sur la conduite autonome et l’intelligence artificielle, Toyota a évoqué aussi les énergies alternatives, en rappelant que 11 millions de véhicules électrifiés avaient été vendus en 20 ans et qu’il faudrait compter aussi sur le véhicule 100 % électrique. A ce propos, la marque pense introduire prochainement une batterie électrolyte solide. Pour autant, Toyota poursuit ses efforts dans le domaine de l’hydrogène, même si les volumes restent encore faibles avec 3 000 exemplaires écoulés à ce jour. Le salon de Tokyo a été l’occasion de présenter le concept Fine-Comfort Ride. Il préfigure une future berline haut de gamme, propulsée par de l'hydrogène et utilisant des énergies renouvelables. Le concept se distingue par un vaste habitacle à six places, en raison de la disparition du moteur électrique, qui se retrouve réparti sur les 4 roues (et développant 310 Kw). C’est un véhicule très futuriste, avec un intérieur ultra connecté. On retiendra surtout que Toyota annonce une autonomie de près de 1 000 km (selon le cycle d'essai JC08) avec un temps de recharge d’environ 3 minutes, sans autre rejet que de l’eau. L’objectif apparaît ambitieux, car le concept ne stocke que 6 kg d’hydrogène dans un réservoir cylindrique de 3 m de long. Mais, Toyota annonce avoir fait des progrès sur le rendement de la chaîne de traction électrique. C’est de bon augure pour la prochaine génération de la Mirai, attendue pour 2020, et pour les futurs modèles avec une pile à combustible. D’autre part, Toyota estime qu’il sera en mesure de proposer en 2025 la voiture à hydrogène au prix de l’hybride.
Sur le site Autoactu.com, Masahisa Nagata, le Vice-Président de Toyota en charge de la R&D, des achats et de la production se confie sur les ambitions de la marque dans la pile à combustible. « Dans ce domaine, nous avons, avec la Toyota Mirai, mis sur le marché la voiture à pile à combustible la plus avancée. La technologie progresse et nous travaillons sur la prochaine génération. Nous progressons pas à pas et nous savons que nous devons améliorer tous les systèmes de la voiture. Nous devons fixer des objectifs plus ambitieux pour nos véhicules à pile à combustible. Sans objectif ambitieux, ni l’automobile, ni la technologie ne progressent. Cela évolue petit à petit et nous pouvons envisager une évolution similaire à celle réalisée par les motorisations hybrides depuis vingt ans. Par ailleurs, nous espérons que d’autres constructeurs mettent également sur le marché de tels véhicules. Dans cette phase de démarrage, plus nous aurons de concurrents, mieux ce sera, notamment car cela permet d’entraîner plus rapidement nos fournisseurs », explique-t-il.
Après le salon de Francfort, le SUV à hydrogène de la marque à l’étoile fait le voyage au Japon. Ce pays constitue un débouché intéressant pour ce modèle, donné pour 500 km d’autonomie avec sa combinaison originale d’une pile à combustible et d’une batterie rechargeable. « Nous n’avons pas de doute qu’il y a un futur pour l’hydrogène, là où une infrastructure de remplissage existe, comme ici au Japon », a déclaré Britta Seeger, membre du directoire du groupe Daimler, et en charge du marketing chez Mercedes-Benz. Elle a ajouté que « cette technologie présente de grandes opportunités pour les bus et les gros véhicules commerciaux ».
Le constructeur chinois a décidé d’investir 8 milliards de dollars sur les technologies vertes dans les 10 ans à venir. Cette somme servira à financer la production de modèles hybrides rechargeables, électrique à batterie mais aussi avec pile à combustible. Great Wall envisage de lancer son première modèle à hydrogène en 2022. Le constructeur estime que ces véhicules ont un fort potentiel de développement, grâce à une autonomie comparable à celle de modèle thermique. Par ailleurs, les stations à hydrogène sont plus proches des stations existantes que ne le sont les bornes de recharge pour véhicules électriques.
Hyundai annonce fièrement avoir couvert plus de 3 millions de miles (4,6 millions de km) aux Etats-Unis, avec sa flotte d’ix35 FC qui sont au nombre de 150 en Californie. C’est un chiffre symbolique, mais d’autres acteurs ont fait mieux. Toujours aux Etats-Unis, la flotte de prototypes de General Motors dans le cadre du projet Driveway totalisait déjà 5 millions de km en 2014. Le record est toutefois détenu par Mercedes, qui annonçait dès 2016 avoir couvert 12 millions de km avec l’ensemble de ses véhicules à hydrogène (8 millions en voiture, 4 millions en bus). Et Toyota ? Le constructeur japonais rappelle que le développement de la Mirai capitalise sur 22 ans de recherche et des millions de km menés en test, dans des conditions très rigoureuses.
Pionnière dans le domaine de l’hydrogène en Ecosse, la ville d’Aberdeen dispose désormais d’un taxi propulsé par une pile à combustible. Il s’agit d’un Hyundai ix35 FC qui va être testé pendant un an au sein de la compagnie de taxis locale. Rappelons que la troisième ville d’Ecosse, qui est par ailleurs la capitale européenne du pétrole off-shore, a une politique très volontariste sur l’hydrogène. Elle dispose à ce jour d’une flotte de dix bus à pile à combustible, de plusieurs vans à hydrogène (des Ford Transit) et d’une station de remplissage.
C'est tout un symbole : Air Liquide a inauguré la première station à hydrogène installée à Dubaï, dans les Emirats Arabes Unis. Cette station a été ouverte en partenariat avec Al-Futtaim Motors le distributeur exécutif de Toyota dans le pays. La station a été conçue et installée par Air Liquide pour soutenir le déploiement des voitures électriques à hydrogène dans les Emirats, notamment des Toyota Mirai. La station comprend des technologies de pointe adaptées aux conditions climatiques spécifiques de la région. Cette initiative s'inscrit pleinement dans le cadre de la Vision 2021 des Emirats Arabes Unis visant à réduire les émissions de CO2 et à promouvoir une mobilité plus propre et durable dans les Emirats.
Suite au remaniement du gouvernement, le 11 octobre dernier, mais aussi parce que 2018 est une année d’élections au Québec, certains observateurs s’interrogent sur l’application de la loi Zéro Emission (dite loi 104) qui devait en principe entrer en vigueur l’année prochaine. Celle-ci impose des seuils croissants de ventes de véhicules sans émission pour 2018 (3,5 %), 2020 (6,9 %) puis 2025 (15,5 %). Le calendrier n’est pas tenable pour les constructeurs automobiles, qui font valoir l’insuffisance de l’infrastructure de charge. « C'est écrit dans le ciel que l'industrie s'en va vers l'électricité et l'hydrogène », explique David Adams, directeur général des Constructeurs mondiaux d'automobiles du Canada. « Nous sommes d'accord avec l'esprit de la loi. Son échéancier et les mécanismes proposés pour accélérer ce virage sont ce qui pose problème à l'industrie », ajoute-t-il. Ce n’est en tout cas pas l’avis de Toyota, qui a fait beaucoup de lobbying dans la belle province. « Le Québec pourrait être à l’hydrogène ce que l’Alberta a été au pétrole », martèle Stephen Beatty, vice-président et secrétaire général chez Toyota Canada. « Avec ses grandes ressources d’eau, sa production quasi totale d’énergie via l’hydroélectricité et sa proximité géographique avec le Nord-Est des États-Unis, le Québec pourrait, devenir un grand producteur et exportateur d’hydrogène », selon le représentant de la marque japonaise.
A l’occasion d’une réunion à Paris du C40, une organisation qui vise à lutter contre le dérèglement climatique, les maires de 12 villes ont annoncé leur intention d’abandonner progressivement les véhicules à moteur thermique à l’horizon 2030. En dehors d’Anne Hidalgo pour la capitale, il s’agit de ses homologues à Auckland, Barcelone, le Cap, Copenhague, Londres, Los Angeles, Mexico, Milan, Quito, Seattle et Vancouver. Ces 12 villes représentent près de 30 millions d’habitants (sur les 650 millions de l’ensemble du C40). D’autres villes envisagent d’ores et déjà de rejoindre cette démarche et Tokyo soutient l’initiative (même si elle ne fait pas partie des signataires), fait savoir la Ville de Paris dans un communiqué. Sur l’exemple de Paris, qui souhaite l’interdiction du Diesel en 2024 et celle de l’essence en 2030, onze autres villes s’engagent donc à ce qu’une part importante de leurs territoires devienne une « zone à zéro émission d’ici 2030 ». Pour atteindre cet objectif, les signataires prévoient de « réduire le nombre de véhicules » en circulation dans les rues « en commençant par les plus polluants ». La ville de Londres, qui est à l’origine de la création du C40, est sans doute la plus volontariste dans ce domaine, puisqu’elle vient de mettre en place une taxe (la T-Charge : pour Toxicity charge) pour dissuader de circuler en véhicule polluant, qui vient s’ajouter au péage urbain (Congestion charge). Les 12 villes montreront la voie « en acquérant uniquement des véhicules à zéro émission pour les flottes municipales » et en développant les alternatives pour les citoyens et les entreprises, notamment « le transport public et partagé », « le cyclisme » et « la marche ». Elles prévoient par ailleurs de « collaborer avec les fournisseurs, les opérateurs de parc automobile et les entreprises pour accélérer le passage aux véhicules à zéro émission ». « Tous les constructeurs automobiles se tournent, bon gré mal gré, vers l'électrique ou vers l'hydrogène », avait dit Anne Hidalgo, en annonçant son plan pour Paris. Et d’ajouter : « Aux Etats-Unis, au Japon, ou encore en Chine, de nombreuses solutions existent et la concurrence permettra certainement des coûts moins élevés dans les années à venir ».
Lors de la présentation de son plan d'électrification, début octobre, on a surtout retenu que le géant américain allait sortir 20 modèles de véhicules électriques d’ici 2023. Mais, le groupe de Detroit a pourtant précisé que, selon les besoins des clients, l'électrique à batterie ne serait pas la seule option. GM a d’ailleurs dévoile au passage la plateforme SURUS (Silent Utility Rover Universal Superstructure), qui s'adresse aux véhicules spéciaux. Equipée de quatre roues directrices et de deux moteurs électriques, elle dispose à la fois de batteries lithium-ion et d'une pile à combustible. L'autonomie revendiquée est supérieure à 400 miles (640 km). Comme la plateforme intègre au passage des fonctions de conduite autonome, elle fera ses débuts dans l'armée américaine. Celle-ci a déjà évalué les performances en condition de combat d'un véhicule expérimental de General Motors, un pick-up Chevrolet Colorado dit ZH2 qui fera encore l’objet de tests en 2018. L'hydrogène est une solution adaptée aux besoins des militaires, car cette solution est silencieuse et autorise un plus long rayon d'action que l'électrique à batterie.
Après 4 000 miles (6 400 km) de développement sans incident, le constructeur japonais a décidé de mettre en service son camion à hydrogène en Californie, dans le cadre du « Project Protal ». Depuis le 23 octobre, ce poids-lourd est utilisé pour transporter des marchandises entre le port de Los Angeles et les terminaux de Long Beach. Il devrait parcourir chaque jour 200 miles (320 km), une distance calée sur son autonomie. Elaboré par Toyota aux Etats-Unis, ce camion à hydrogène embarque deux piles à combustible de Mirai et une batterie de 12 kWh. Il développe plus de 670 ch et 1 796 Nm de couple, assez pour mouvoir un poids total roulant autorisé de 36 tonnes. Alors que l’on attend toujours de découvrir le camion électrique de Tesla, Toyota permet déjà de montrer l’apport de l’hydrogène pour réduire les émissions en zone portuaire.
Dans le cadre du salon de Tokyo, la marque japonaise a présenté le Sora (pour Sky, Ocean, River, Air, Ciel, Océan, Rivière, Air, en référence au cycle de l’eau sur terre) : un bus à hydrogène qui sera commercialisé à partir de 2018. D’une capacité de 79 passagers, dont 22 places assises, ce bus embarque deux piles à combustible provenant de la Mirai et qui sont placées sur son toit afin de dégager l'espace pour un plancher ultra-bas. Toyota prévoit de mettre en service plus de 100 Sora à hydrogène, principalement dans la zone métropolitaine de Tokyo, en vue des Jeux Olympiques et Paralympiques de Tokyo 2020. Il n’est d’ailleurs pas exclu que le constructeur profite de son statut de transporteur officiel auprès du CIO pour faire la promotion de ses bus à hydrogène pendant les jeux de Paris en 2024. La firme compte bien négocier avec la Mairie de Paris pour faire fonctionner les fameux bus à pile à combustible. Pour sa part, le Japon prévoit de convertir l'ensemble de son parc de 35 000 bus à l’hydrogène entre 2030 et 2050. Et ce, même si la solution coûte aujourd’hui 4 à 5 fois plus cher qu’un bus thermique.
Le conseil municipal a validé la mise en place d’une expérimentation qui permet de faire rouler 20 bus à hydrogène dans les rues de la ville, à partir de mars 2019. Le projet représente un investissement de 13,4 millions de Livres, pris en charge par plusieurs partenaires dont l’OLEV (Office for Low Emission Vehicles) en Grande-Bretagne et le FCH-JU (Fuel Cells and Hydrogen Joint Undertaking) en Europe. Soutenu par le Grand Birmingham, ce test va permettre d’aménager une station de ravitaillement en hydrogène au Tyseley Energy Park, une zone industrielle qui met l’accent sur les énergies renouvelables. Elle serait ouverte aux bus, mais aussi aux taxis et autres véhicules commerciaux qui souhaiteraient en bénéficier.
Un tram fonctionnant à l'hydrogène a été mis en service à Tangshan, dans la province du Hebei, en Chine du nord, rapporte une agence de presse. Il a été conçu par la China Railway Rolling Corporation (CRRC), qui a intégré des piles à combustible. La technologie n’affecte pas l’accès à bord, grâce à une nouvelle technologie de plancher bas qui permet un embarquement facile pour les passagers, sans avoir besoin d'utiliser les quais de l'arrêt de tram. La distance entre le plancher du tram et les rails n'est que de 35 cm. Le tramway peut être rechargé avec de l'hydrogène en 15 minutes et parcourir 40 km avec une vitesse maximale de 70 km/h.
Dans le cadre de la conférence annuelle d’Interferry, l’association qui regroupe les acteurs de cette industrie, et qui a lieu à Split en Croatie, l’un des responsables de la CMAL (Caledonian Maritime Assets Ltd) a révélé que ce fabricant basé à Glasgow prévoyait de développer un ferry à hydrogène. « Nous y travaillons activement et nous avons simulé son modèle économique à partir d’énergies renouvelables », a déclaré Jim Anderson, qui est le directeur des navires. La CMAL étude ce dossier depuis 2010, en partenariat avec Ferguson Marine. Le défi est de stocker l’hydrogène à bord. Mais, le fabricant pense que c’est possible. Engagé dans la transition écologique, la compagnie écossaise dispose déjà de trois ferries hybrides et pense se tourner à terme vers l’électrique.
Lors d’une conférence en Norvège, devant les autorités maritimes, le responsable des nouveaux projets – le français Serge Fossati – a présenté la vision de Viking Cruises qui souhaite se doter d’un paquebot à hydrogène. Le défi est de taille, car il s’agit de propulser un navire de 230 m de long et pouvant embarquer jusqu’à 900 passagers et 500 membres d’équipage. Le choix est celui de l’hydrogène liquide, afin de disposer d’une plus grande quantité de carburant sans empiéter trop sur l’espace à bord. Ce serait une première. Le LH2 n’est pas produit en grande quantité en Europe mais, en tant que compagnie norvégienne, Viking Cruises compte se rapprocher de Statoil, la compagnie pétrolière nationale, qui pourrait s’en charger dans une de ses raffineries. Maintenu à une température de – 253 degrés, l’hydrogène liquide serait converti en électricité à bord du paquebot par une pile à combustible. Viking Cruises souhaite collaborer avec des fournisseurs norvégiens et a lancé des appels d’offres. L’armateur souhaite mettre l’accent sur la sécurité. S’il arrive à se concrétiser, le projet pourrait donner naissance à un réseau de distribution d’hydrogène et contribuer ainsi à un transport maritime en mode zéro émission.