En route vers 2050. A cette date, l’hydrogène pourrait représenter 18% de l’énergie consommée, permettrait de réduire les émissions annuelles de CO2 d’environ 6 Gt et contribuerait ainsi pleinement à la neutralité carbone de notre société[1].
En effet, l’hydrogène, vecteur énergétique abondant, propre et durable, constitue un maillon incontournable pour une transition énergétique vertueuse, offrant une solution bas-carbone compétitive pour de nombreuses applications dans les secteurs de l’industrie, de l’énergie et de la mobilité.
Les acteurs industriels sont au cœur de la révolution hydrogène qui s’amorce. Qu’il s’agisse du Conseil mondial de l’hydrogène ou de France Hydrogène, nous œuvrons collectivement à la structuration d’une filière bas-carbone et à la mise à l’échelle des technologies, condition sine qua non de l’avènement de cette société hydrogène que nous appelons de nos vœux. Preuve de cette dynamique, le Conseil mondial de l’hydrogène fédère désormais les efforts de plus de 100 membres, industriels et financiers, contre 13 à son lancement en 2017.
Je suis fier que le groupe Air Liquide, fort de son expertise de plus de 50 ans dans la filière, y prenne toute sa part, à travers des investissements massifs et plusieurs projets emblématiques : l’inauguration, le 26 janvier dernier, de la plus grande unité du monde de production d’hydrogène décarboné par électrolyse à membrane (Canada) ; la prise de participation dans H2V Normandy en vue de la construction d’un complexe d’électrolyseurs d’une capacité pouvant atteindre 200 MW pour la production à grande échelle d'hydrogène renouvelable et bas carbone en France et enfin, la coopération franco-allemande annoncée récemment dans le domaine technologique.
Notre groupe possède des plans d’investissements pour les 10 prochaines années qui se comptent en milliards d’euros.
Au-delà de la mobilisation des acteurs industriels et des investisseurs, le soutien actif des pouvoirs publics est nécessaire pour accompagner l’essor de la filière hydrogène, créatrice de valeurs et d’emplois – 30 millions dans le monde à horizon 2050, et accélérer le déploiement de ses solutions.
A cet égard, les plans et les investissements considérables récemment dévoilés par l’Union européenne, la France, le Portugal, l’Allemagne et la Corée du Sud, prochainement suivis par d’autres États, constituent une première étape décisive. Ils témoignent de leur prise de conscience du potentiel de l’hydrogène, de leurs ambitions respectives et de leur volonté d’investir massivement et rapidement pour accélérer le passage à l’échelle dans ce secteur.
Il nous appartient désormais, en étroite coordination avec l’ensemble des parties prenantes, publiques et privées, de veiller à la pertinence des investissements et de contribuer à la mise en œuvre coordonnée de ces stratégies en prenant en compte les impératifs de décarbonation des actifs existants et de transition (en y incluant la capture de carbone), de consolidation de la chaîne de valeur française et européenne, de soutien à la R&D.
Dans cette optique, les enjeux de gouvernance et de structuration des échanges entre la puissance publique et les acteurs privés sont clés. C’est la raison pour laquelle je me réjouis de la création, en France, du Conseil national de l’hydrogène pour accompagner la mise en œuvre efficace de la Stratégie nationale pour le développement de l’hydrogène décarboné et construire un cadre réglementaire et législatif adapté.
2020 annonçait la décennie de l’hydrogène. 2021 marque son lancement. Relevons ensemble ce défi!
[1] Etude “Hydrogen scaling up” - Conseil de l’Hydrogène / McKinsey, 2017