Le pays prévoit d’augmenter de 30 % son budget destiné à soutenir l’achat de voitures électriques et à hydrogène. L’objectif est de stimuler ce secteur, sachant que le champion local Hyundai détient 75 % de parts de marché sur le véhicule à hydrogène. La Corée du Sud prévoit de dépenser ainsi l’équivalent d’un milliard d’euros. Le gouvernement prévoit par ailleurs d’introduire des subventions pour les camions et les autobus à hydrogène, dans le cadre d’un projet pilote.
En marge du CES de Las Vegas, qui avait lieu mi-janvier en mode digital, Hyperion Motors a fait rouler son bolide Xp-1 à l'hydrogène. Dans une vidéo, postée sur youtube, et dont la durée est inférieure à une minute, on voit l'hypercar quitter les locaux de la société (à Orange, en Californie) et foncer vers le Nevada. En tenue de camouflage, l'hypercar est filmée dans le désert, puis sur le strip (le boulevard qui traverse la ville). Cette sortie permet de faire parler du bolide, révélé en août dernier. Il faut dire que l'édition 2021 du Consumer Electronics Show n'a pas réservé cette année de grosse surprise, à part la voiture solaire de Sono Motors. D'autres marques ont fait rouler à Vegas des modèles à hydrogène en avant-première, comme Mercedes par exemple en 2015 avec son concept F015 Luxury in Motion. Rappelons que la XP1 a une autonomie théorique de 1 600 km (1 000 miles) en fonction du mode de conduite. En plus d'une pile à combustible et de réservoirs d'hydrogène, la voiture intègre dans sa carrosserie des panneaux solaires. C'est avant tout une bête de course, revendiquant une puissance de 1 000 ch. Elle abat le 0 à 100 km/h en seulement 2,2 s pour une vitesse de pointe de plus de 350 km/h.
C'est une petite révolution pour un constructeur américain. GM a en effet annoncé qu’il “aspirait” à ne plus fabriquer de voitures, 4×4 et pick-ups dotés de moteurs à essence ou diesel d’ici à 2035". Le géant de Detroit vise par ailleurs la neutralité carbone dans toutes ses activités à l’horizon 2040. Précisons qu'il a signé la charte de business Ambition for 1,5 °C, une coalition qui regroupe 1 000 entreprises à travers le monde et qui souhaitent lutter contre le réchauffement climatique. Pour y parvenir, General Motors prévoit de faire évoluer toute sa gamme de produits vers des véhicules électriques à batterie ou à hydrogène d’ici cette date. Et le groupe a engagé une offensive produit. Il prévoit de proposer 30 modèles en 2025, sous les marques Cadillac, GMC, Chevrolet et Buick. GM compte investir 27 milliards de dollars au total dans les véhicules électriques et autonomes à cet horizon. S'agissant plus spécifiquement de l'hydrogène, on sait qu'une collaboration a été engagée avec Nikola Motor dans le domaine des camions. Plus récemment, le constructeur américain de poids lourds Navistar a annoncé qu’il allait coopérer avec General Motors pour développer un camion à hydrogène et un réseau de ravitaillement en carburant. GM fournira des piles à combustible* sur ce véhicule, qui vise une autonomie de plus de plus de 800 kilomètres. Sous le nom Power Cubes, le groupe propose des caissons intégrant plus de 300 piles avec toute la gestion thermique et l'électronique de puissance qui vont avec.
Le groupe spécialisé dans les énergies, partenaire de l'écurie de F1 de Mercedes, aimerait inciter le constructeur allemand à développer les technologies à hydrogène pour la catégorie-reine du sport auto. "Chez Ineos, nous sommes probablement le plus gros producteur d’hydrogène en Europe et nous sommes un leader en technologies d’avenir pour la production d’hydrogène à partir d’eau, avec un processus d’électrolyse", indique Jim Ratcliffe, le patron de la compagnie anglaise. "Je ne sais pas à quel point ce sera pertinent en F1 à long terme", relativise-t-il. Le fait est que la firme à l'étoile a déjà annoncé son intention de lancer des camions à hydrogène avec Volvo. Toutefois, le PDG du groupe Daimler, Ola Källenius, penche plutôt pour une autre voie en F1. Il privilégie plutôt les carburants de synthèse, qui alimenteront les véhicules thermiques pendant encore de nombreuses décennies. "La Formule 1 jouera un rôle pour expérimenter les carburants pauvres en carbone", note le patron de Mercedes. Toutefois, il faut rappeler que la firme à l'étoile est en Formule E. Si ce n'est pas en F1, peut-être que Mercedes sera tenté un jour par d'autres formes de compétition pour courir avec un véhicule à hydrogène.
C’est désormais acté : dès 2030, toutes les classes Autos et Camions du Dakar seront composées de véhicules neutres en carbone. Le Dakar, qui a autorisé dès cette année des équipes à participer avec des voitures électriques ou hybrides, prévoit une introduction progressive des énergies alternatives dont l’hydrogène. La feuille de route réglementaire est plutôt flexible, car il pourra y avoir des véhicules à deux ou quatre roues motrices, ainsi qu’un à quatre moteurs électriques, qu’ils soient répartis à l’avant ou à l’arrière du véhicule. Dès 2023, un premier véhicule pourra concourir à l’hydrogène à titre expérimental, pendant que trois équipes de la catégorie Elite pourront s’engager avec de l’électrique ou de l’hybride. Ensuite, les énergies alternatives gagneront progressivement la catégorie Elite, qui ne roulera qu’en zéro émission en 2026. ASO se donne ensuite 4 ans pour faire du transfert de technologies et faire en sorte que l’ensemble du rallye-raid soit neutre en carbone. S’agissant de l’hydrogène, le directeur du rallye, David Castera, a expliqué que ce type de solution serait plus facile à intégrer sur un camion, dans la mesure où ces véhicules ont plus d’espace pour accueillir des réservoirs de forme cylindrique. A ce sujet, il faut savoir que Gaussin, un fabricant de véhicules spéciaux destinés aux ports et aux entrepôts, basé à Héricourt (71), va engager un camion à hydrogène en 2022. Le H2 Racing Truck se fera en partenariat avec l’équipementier canadien Magna. Il existe aussi un autre projet, porté par l’inventeur du site Booking.com, Kees Koolen. Des projets existent également en voiture. Ainsi, Cyril Despres et l’aventurier Mike Horn préparent un buggy à hydrogène (projet Gen-Z) en collaboration avec le CEA et le préparateur Vaison Sport. Il devrait courir en 2023. Le tétraplégique Philippe Croizon a fait part également de son envie de faire le Dakar avec un buggy H2. Il l’a annoncé lors d’une conférence en ligne organisée par Air Liquide en décembre. GCK Motorsport, qui a développé le buggy électrique e-Blast 1, a aussi un programme de véhicule à hydrogène.
Martin Daum, le PDG de Daimler trucks, vient de prendre la présidence de la branche véhicules commerciaux de l'ACEA. Cette association réunit en Europe les constructeurs de bus, camions et utilitaires. A ce poste, il dialoguera avec les instances de Bruxelles pour concrétiser la vision d'un transport routier neutre en carbone à l'horizon 2050. M. Daum attend une feuille de route clair et surtout une prise en compte de l'infrastructure de remplissage pour les véhicules à hydrogène. C'est un point essentiel pour le groupe allemand, qui va faire rouler dès 2023 un camion H2 et prévoit de le sortir en série quelques années plus tard. L'ACEA souhaite qu'il y ait des bornes de recharge et des stations adaptées aux camions de façon à ce que l'utilisation des véhicules zéro émission puissent se faire dans de bonnes conditions.
La branche camions et bus du groupe Daimler (qui sera rebaptisé à terme Mercedes-Benz) devrait être côtée à la bourse de Francfort d’ici la fin de l’année. Elle sera donc indépendante et pourra se consacrer pleinement au développement de technologies zéro émission (batteries et piles à combustible). Le patron de l’ensemble, Ola Kollenius, souhaite en effet séparer les activités automobile (VP et utilitaires) et véhicules lourds, qui auront ainsi plus d’autonomie. Daimler Truck a 100 000 employés et opère dans 35 pays. La structure bénéficiera de la part du groupe un fonds d’innovation d’un montant d’1,5 milliard d’euros.
Complémentaire de la coalition de 62 partenaires réunie par Hydrogen Europe, l’initiative H2 Accelerate vise également à déployer la mobilité hydrogène dans le poids-lourd. Elle rgroupe Daimler truck, Volvo, Iveco (membre de CNH Industrial et partenaire de Nikola Motor), OMV et Shell. Ces entreprises appellent donc à des investissements croisés, dans les 10 ans à venir, afin d'obtenir plus rapidement une infrastructure (pour de l'hydrogène gazeux et liquide). Le plan de marche consiste à créer des clusters régionaux et des corridors. Dans la phase 1, jusqu'en 2025, il y aurait 100 camions et 20 stations. Par la suite, l'objectif est de monter jusqu'à 10 000 camions et de pouvoir ravitailler le long des grands axes de circulation. Il reste maintenant à convaincre les pouvoirs publics et à trouver des financements.
Déclinant tout ce qui roule (voiture, bus, camion) à l'hydrogène, le constructeur coréen vient fort logiquement de mettre en circulation sa première benne à ordures du type. Elle a été mise en service dans la ville de Changwon, située à 400 km au sud-est de Séoul. Assurant jusqu’à 350 km d’autonomie, ce camion de 5 tonnes sera testé pendant un an dans le cadre d'un projet du ministère sud-coréen du Commerce, de l'Industrie et de l'Énergie, associant Hyundai et le Korea Automotive Technology Institute. Implantés derrière la cabine du conducteur, six grands réservoirs embarquent un total de 25 kg de d'hydrogène à une pression de 700 bars. De de quoi assurer trois journées de tournées complètes.
Alors que le constructeur japonais s'apprête à lancer la nouvelle génération de Mirai (au premier trimestre 2021 en France), il va utiliser la pile à combustible de cette berline sur des camions. La technologie va en effet équiper des poids lourds de Classe 8 aux USA. Ces véhicules effectueront des transports sur courtes distances dans les ports de Los Angeles et Long Beach, en Californie. Le nouveau système de pile à combustible a pu être installé dans un châssis de Kenworth T680. Derrière la cabine, un compartiment plus compact de stockage d’hydrogène contient six réservoirs d’une contenance identique à celle des prototypes précédents. Toutefois, une nouvelle batterie plus puissante à lithium-ion lisse le flux de puissance transmis aux moteurs électriques. Selon Toyota, les camions de seconde génération assurent une autonomie de 480 km à pleine charge (36 tonnes), tout en offrant un agrément exceptionnel, un fonctionnement silencieux et des émissions polluantes nulles.
Toyota Europe veut accélérer dans le secteur des bus à hydrogène. Le constructeur japonais vient d'annoncer le renforcement de son alliance stratégique avec CaetanosBus, un constructeur et distributeur d'autobus avec qui il collabore déjà au Portugal. Toyota a en effet monté une joint-venture - Toyota Caetano Portugal (TCAP) - avec Salvador Caetano, une holding du pays spécialisée dans l'assemblage de véhicules. TCAP est devenu l'actionnaire direct de CaetanoBus, mais aussi de Finlog, une société de financement de voitures de tourisme. Grâce au renforcement de cette collaboration, Toyota Europe va pouvoir développer, produire et lancer des bus à hydrogène sous sa marque. Et ce à un moment où la mobilité lourde est engagée dans un vaste programme de transition énergétique.
En français, on dit H deux. En anglais, c'est H two. C'est sous ce nom, facile à comprendre et international, que Hyundai a décidé de lancer une marque dédiée à ses piles à combustible. Le constructeur coréen, qui propose un SUV à hydrogène (le Nexo), et qui a développé par ailleurs un camion XCIENT Fuel Cell et un bus H2, veut désormais élargir sa cible. Il souhaite proposer sa technologie à d'autres industriels pour des applications dans l'automobile, mais aussi les bateaux, les trains et les drones. Hyundai promet une pile de nouvelle génération plus performante, à l'architecture plus légère et surtout plus abordable. Souhaitant développer l'écosystème autour de l'hydrogène, le constructeur coréen va concentrer son offre sur les pays les plus porteurs. C'est à dire : la Corée, la Chine, les Etats-Unis et l'Europe.
Le groupe coréen SK a annoncé le 7 janvier qu’il allait investir l’équivalent de 1,5 milliard de dollar dans le fabricant américain de piles à combustible Plug Power. Présent dans plusieurs activités, du gaz à la batterie en passant par les énergies renouvelables, le conglomérat entend ainsi se diversifier dans l’hydrogène, qui sera proposé comme énergie alternative en Asie. Les entreprises établiront une coentreprise en Corée du Sud l’an prochain. La JV permettra de fournir des systèmes de pile à combustible, des stations de distribution d’hydrogène et des électrolyseurs au marché coréen (en pleine expansion, suite aux efforts du gouvernement qui multiplie les aides et a fixé une feuille de route à 2040) et à d’autres marchés en Asie. SK avait annoncé en décembre qu’il voulait porter sa capacité de production d’hydrogène à 280 000 tonnes d’ici à 2025 et établir une chaîne de valeur allant de la production à la livraison. Plug Power a fourni pour sa part 40 000 systèmes de pile à combustible pour des véhicules et installé des stations hydrogène en Amérique du Nord. L’entreprise vise en 2024 un chiffre d’affaires annuel de 1,2 milliard de dollars.
Contrairement à d’autres gaz, l’hydrogène se réchauffe en se dilatant, ce qui entraîne des changements de pression et de température pendant le ravitaillement. C’est pourquoi Heinrichs Messtechnik GmbH, filiale du groupe Kobold, a développé un débitmètre massique qui assure un dosage précis. Cet appareil est le premier de ce type à être certifié selon la norme internationale OIML R 139 2018 et donc approuvé pour les stations de remplissage d’hydrogène. Un boîtier compact et robuste protège les capteurs et les boucles de mesure qui utilisent l’effet Coriolis et permettent une mesure de débit très précise. L’électronique déportée convertit les signaux des capteurs en une lecture du débit massique, et mesure aussi la température du fluide. Ce modèle de débitmètre, adapté aux applications haute pression jusqu’à 1000 bars, est déjà utilisé dans les stations de remplissage de la société cotée en bourse Nel Hydrogen.
Le bureau de design néerlandais studioMOM a développé le LAVO Bike. Ce concept de vélo cargo à l'hydrogène a été commandé par le groupe Providence, une société d'investissement dans les énergies propres basée à Sydney, en Australie. Sans surprise, la technologie vient du pays, et en l'occurrence de la start-up LAVO, issue de l'Université de la Nouvelle Galles du Sud. Celle-ci a mis au point un système de stockage d'énergie pour les maisons reposant sur l'hydrogène. Précisons que LAVO vient de conclure un accord de partenariat avec le fabricant hollandais Nedstack, qui fait des piles à combustible de type PEM depuis 20 ans. Appliqué au vélo, l'hydrogène permet un plus grand rayon d'action. Selon StudioMOM, il permet aussi de transporter plus de marchandises. Ce n'est pas une première, puisque Pragma Industries a présenté le premier vélo H2 en 2015. Pour sa part, Aaqius a conçu en 2019 avec Cycleurope le Sneaker, un vélo cargo à hydrogène utilisant des cartouches (STOR-H) pour l'assistance électrique.
A travers sa filiale aéronautique, l’industriel britannique GKN est impliqué dans le programme H2Gear. Celui-ci vise à développer d’ici 2026 des avions à hydrogène de 12-19 places, exploités sur des distances de quelques centaines de kilomètres. Le programme, qui porte sur le développement d’hydrogène liquide, se fait en coopération avec Intelligent Energy, Aeristech, ainsi qu’avec les universités de Newcastle, Manchester et Birmingham. Il est doté d’un budget de 54 millions de livres.
Le centre aérospatial allemand (DLR) de Cologne vient d’annoncer le lancement d’un projet d’envergure. Baptisé BALIS, celui-ci consiste à développer un ensemble pile à combustible pour les avions à hydrogène. D’une capacité de l’ordre de 1,5 MW, celui-ci pourrait facilement équiper un petit avion de 40 à 60 places et couvrir une distance de l’ordre de 1000 km. Selon le DLR, il s'agit du premier projet au monde à viser une telle puissance. BALIS est soutenu par le ministère fédéral allemand des transports à hauteur de 26 millions d’euros.
La construction d’un second ferry à hydrogène liquide conçu pour Norled, qui a pour nom l’Hydra, doit désormais être terminée en Norvège pour une livraison cette année. Le navire sera exploité entre Hjelmeland, Skipavik et Nesvik dans le Rogaland. Il a rejoint le premier ferry du genre, le Nesvik, arrivé au pays des fjords à l'automne. Ces ferries, conçus par LMG Marin, mesurent 82,4 mètres de long pour une capacité de 299 passagers et 80 voitures. Ils pourront atteindre la vitesse de 9 nœuds avec des piles à combustible de 2 x 200 kW et des groupes électrogènes de 2 x 440 kW. L'hydrogène est stocké dans une citerne de 80 m3 a été prévue. La construction de ces ferries à hydrogène liquide (LH2) répondait à un appel d’offres lancé par la Norvège pour des navires à passagers ayant recours à l'hydrogène.
Et une coalition de plus en faveur de l'hydrogène. Un consortium* formé autour du port d'Anvers a publié une étude de faisabilité qui conclut que l'importation de cette forme d'énergie renouvelable est une solution nécessaire et réalisable pour répondre aux besoins de la Belgique (et de l'Europe de l'ouest) à l'horizon 2030-2035. Les vecteurs d'énergie verte les plus prometteurs sont l'ammoniac, le méthanol et le méthane synthétique. Ils peuvent être déployés via des modes de transport existants - tels que les pipelines et surtout le transport maritime - et des marchés en expansion, ce qui favorise un démarrage rapide. Le port d'Anvers est l'un des plus grands ports d'Europe et abrite un important pôle chimique avec la présence de BASF, Ineos, Monsanto, Exxon Mobil, et bien d'autres. Mais en Belgique, il n'y a pas encore suffisamment d'énergie éolienne ou solaire disponible, de sorte qu'une partie de l'énergie renouvelable nécessaire doit être importée. L'hydrogène pourrait justement aider le port à neutre sur le plan climatique d'ici 2050. Pour y parvenir, la Coalition a établi une feuille de route - une analyse conjointe de l'ensemble de la chaîne d'importation et de transport de l'hydrogène indiquant la meilleure façon de transporter l'hydrogène pour les différentes applications dans les secteurs de l'énergie et de la chimie. A noter que le port d'Anvers est un acteur important de l'Alliance européenne pour l'hydrogène propre (European Clean Hydrogen Alliance), une organisation mise en place par la Commission européenne. Il y siège en tant que coprésident de la table ronde sur le transport et la distribution d'hydrogène propre.
*composé de DEME (leader mondial dans les travaux de dragage, des solutions pour l'industrie de l'énergie offshore et des travaux inframarins et environnementaux), ENGIE, Exmar, Fluxys, du port d'Anvers, du port de Zeebrugge et de WaterstofNet
Carmeuse, ENGIE et John Cockerill ont signé un accord de développement conjoint pour un projet innovant de capture et d'utilisation du carbone en Wallonie (Belgique). Ce projet permettra de concentrer le CO2 provenant d'un nouveau type de four à chaux innovant, de le combiner avec de l'hydrogène vert et de produire du "e-méthane". S'il aboutit*, ce projet serait alors le plus grand de ce type au monde. Carmeuse sera responsable de la construction, de la mise en service et de l'exploitation du nouveau type de four à chaux, qui permet d'obtenir un flux de CO2 concentré. John Cockerill sera responsable pour sa part de la construction et de la mise en service d'une grande usine d'électrolyseurs (75 MW) sur un site d'ENGIE dans la région de Charleroi. A noter que Storengy, la filiale d'ENGIE, sera chargée de la construction et de l'exploitation du processus de méthanation. Le e-méthane produit sera de haute qualité. Il pourra être injecté dans le réseau national de gaz naturel, ou utilisé dans les transports ou dans l'industrie. Ce projet devrait permettre d'éviter plus de 900 000 tonnes d'émissions de CO2 au cours des 10 premières années.
*Le budget est de 150 millions d'euros pour ce projet candidat aux fonds de l'IPCEI (Important Project of Common European Interest). Sous réserve d'une issue favorable, la mise en œuvre débuterait en 2022 pour être opérationnelle en 2025.
Le groupe de chimie belge veut participer à l’essor de la filière en Europe. Il vient d’ailleurs de lancer une « plateforme hydrogène » dans le but de rassembler toutes les solutions en termes de matériaux et de chimies innovantes qu’il possède déjà. On y retrouve par exemple sa technologie de membranes en polymères conducteurs d'ions, commercialisée sous la marque Aquivion, qui doit contribuer de manière significative à la fabrication d’électrolyseurs et de piles à combustible. En plus de cette technologie basée sur des polymères PFSA (à base d’acide perfluorosulfonique), Solvay a l'intention de mettre sur le marché d’autres composants. Il prévoit notamment de s’intéresser au stockage dans des réservoirs d’hydrogène. Solvay va également augmenter ses ressources consacrées à ce marché, avec des équipes spécifiques de recherche, d'ingénierie, de vente et de marketing dédiées à ce marché de l'hydrogène.
A travers deux de ses filiales, Siemens Gamesa et Siemens Energy, le géant industriel allemand veut développer une « éolienne à hydrogène » (wind to hydrogen). L'objectif visé est 2025/2026. L'idée est d'intégrer un électrolyseur directement dans la turbine, à la base du mât, pour transformer l'énergie électrique produite par le vent en hydrogène. L'investissement se monte à 120 millions d'euros. Le démonstrateur sera intégré dans une turbine off shore fabriquée par Siemens Gamesa et d'une capacité de 14 MW. Bptisé SG14-222DD, ce modèle est présenté comme le plus puissant du monde. Cette éolienne est capable de brasser 39.000 mètres cubes d'air et mesure 222 mètres de diamètre. Elle peut donc accueillir sans problème un électrolyseur. Siemens entend ainsi apporter une valeur ajoutée aux éoliennes offshore et fournir une solution concurrentielle d'hydrogène vert à l'industrie.
Vous avez déjà entendu parler de Deep purple ? Il ne s'agit pas du célèbre groupe de rock, mais d'un procédé permettant de produire de l'hydrogène vert à partir d'éoliennes implantées en mer. Le système fourni du courant électrique quand les turbines tournent. Et l'excès d'électricité permet de faire une électrolyse (avec de l'eau de mer par osmose inverse) de façon à produire de l'hydrogène qui est ensuite stocké. Quand il n'y a pas de vent, des piles à combustible le consomment pour produire à nouveau de l'électricité de façon à répondre à la demande en énergie. Initié en 2016, le projet va être soutenu à hauteur de 9 millions d'euros par le fonds d'innovation de la Norvège. TechnipFMC, qui a conçu Deep Purple, va prendre la tête d'un consortium composé de Vattenfall, Repsol, ABB, NEL, DNV GL, UMOE et Slåttland. Il s'agit à ce stade d'un projet pilote qui va servir à tester la technologie, avant un déploiement à plus large échelle.
Basée à Dresde, la compagnie allemande est devenue en à peine plus de 10 ans l'un des acteurs de référence sur le marché de l'électrolyseur à haute température. Pour renforcer son offre, elle a décidé d'acquérir 100 % de son rival suisse IHT. Ce dernier produit des électrolyseurs performants (d'une durée de vie de 90 000 heures) avec une technologie alcaline. A ce jour, l'équivalent de 240 MW a été installé par IHT, qui est impliqué notamment dans un projet ambitieux au Tyrol pour réguler le réseau électrique. Avec ce rachat, Sunfire entend offrir le choix entre sa technologie SOEC à oxydes solides et la techno alcaline, sachant qu'une combinaison des deux est possible. Elle compte surfer sur la demande en hydrogène vert et fournir des électrolyseurs de 100 MW.
Le gouvernement de la province canadienne a décidé d’injecte 15 M$ dans l’hydrogène pour des projets industriels et de transport lourd. « La transition vers une économie plus sobre en carbone passe nécessairement par la transition vers des énergies renouvelables comme l’hydrogène vert », a souligné Jonatan Julien, ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, par communiqué. Le Québec invite les entreprises à soumettre leur projet au programme Technoclimat pour obtenir une aide financière pouvant atteindre les 3 M$. À Québec, une première station de ravitaillement est en activité. D’ici mars 2022, deux autres stations devraient voir le jour, toujours à Québec, dans le quartier de Limoilou, et l’autre à Dorval, en banlieue de Montréal.
Le pays des Pharaons se lance dans la course mondiale pour la production d’hydrogène vert, présenté comme la solution énergétique du futur. Le ministre égyptien de l’Électricité et des Énergies renouvelables, Mohamed Shaker, a signé récemment un accord avec Joe Kaiser, le président directeur général du groupe allemand Siemens. Ce partenariat s’inscrit dans le cadre de la stratégie du gouvernement égyptien visant à équilibrer le mix électrique du pays avec des énergies renouvelables. En se lançant dans l’hydrogène vert, l’Égypte rejoint le Maroc qui explore cette solution en partenariat avec l’Allemagne.
Le ministre de l’Energie, des Mines et de l’Environnement, Aziz Rabbah, a mis en avant lors d’une conférence les mesures entreprises par le Maroc pour le développement de la filière de l’hydrogène vert. Elles comprennent notamment la préparation d’une feuille de route nationale pour l’énergie hydrogène, la création d’une Commission nationale de l’hydrogène, ainsi qu’une série d’initiatives liées à la recherche et au développement dans ce domaine. M. Rabbah intervenait lors d’une réunion ministérielle organisée dans le cadre des travaux de la 11e Assemblée de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA). Le responsable marocain a mis l’accent sur la nécessité d’une coopération internationale dans l’hydrogène vert, notamment entre les pays développés et ceux disposant d’un potentiel important dans ce domaine, en vue d’unifier les efforts internationaux et de renforcer les partenariats.
Réalisée comme d'habitude par McKinsey, avec le concours du LBST (Ludwig-BölkowSystemtechnik GmbH) en Allemagne, une nouvelle étude de l'Hydrogen Council montre que la production d'hydrogène vert et bleu est à même de réduire les émissions de CO2 de 60 à 90 % par rapport aux énergies fossiles. Pour arriver à ce résultat, 8 cas de figure ont été analysés, notamment dans la mobilité et l'industrie, avec l'ensemble de la chaîne de valeur depuis l'énergie primaire jusqu'au produit final. Pour arriver à une production reposant totalement sur l'hydrogène vert, il faudrait une croissance de 30 % par an des capacités d'électrolyse. Notons au passage qu'il faudrait 9 kg d'eau brute pour produire 1 kg d'hydrogène, dans le cas d'une électrolyse avec de l'électricité d'origine renouvelable. Et si l'accent était mis uniquement sur le bleu, il faudrait aussi massivement investir dans les systèmes de reformage de gaz et de séquestration du CO2. Evidemment, la meilleure solution est de combiner les deux modes. L'étude évoque un prix de l'hydrogène à 2 dollars le kilo dans les 30 ans à venir, inférieur à ce que l'une ou l'autre de ces filières (verte ou bleue) pourrait obtenir de manière séparée.
Le site Futura Sciences fait état de travaux concernant les clathrates d'hydrogène. Il s'agit d'une structure moléculaire contenant de l'hydrogène au sein d'une cage d'eau. La découverte d'un nouveau type de glace par une équipe internationale de physiciens et de chimistes* pourrait permettre de stocker l'hydrogène produit par les énergies renouvelables. Les chercheurs ont en effet réussi à synthétiser ce type de glace sous une pression de 1.2 GPa, mais à température ambiante. Pour information, des glaces peuvent stoker des gaz. L'exemple le plus connu est l'hydrate de méthane qui se trouve à l'état naturel dans les océans.
*de la Carnegie Institution of Washington (USA), de l'Institute of Solid State Physics à Hefei (Chine) et menée par le physicien Artem R. Oganov, professeur au Skolkovo Institute of Science and Technology (Skoltech).