Fin juillet, Hyundai a annoncé qu’il avait vendu 223 Nexo depuis son lancement en mars. 179 exemplaires du modèle ont été écoulés sur le marché coréen, où 1 700 personnes seraient sur une liste d’attente. A titre de comparaison, le constructeur coréen avait vendu 269 Tucson à pile à combustible sur l’ensemble de l’année 2015. Les ventes du Nexo pourraient dépasser 500 unités d’ici à la fin de l’année, d’autant que ce modèle sera commercialisé aux Etats-Unis au troisième trimestre.
Si la Mirai est le seul modèle de la marque à fonctionner à l’hydrogène, d'autres vont suivre dans les années à venir. Cité par l'agence Reuters, l’ingénieur en chef de la Mirai, Yoshikazu Tanaka, a annoncé que Toyota voulait passer à la production de masse. En mai dernier, le constructeur avait déjà évoqué un nouvel objectif de 30 000 Mirai vendues par an, alors que le chiffre actuel tourne plutôt autour de 3 000. Pour aller plus loin, Toyota va réduire le nombre de matériaux les plus chers utilisés dans la conception des piles, comme le platine. Mais surtout, il veut développer une gamme complète de véhicules à l'hydrogène, avec des SUV, des pick-ups, et même des poids lourds. Pour ces dernier, les avantages de l’hydrogène pour les camions sont évidents : pas d’émission locale et une autonomie importante, avec en prime un temps réduit au minimum pour refaire le plein. Par ailleurs, Toyota souhaite augmenter l’autonomie de la Mirai. Celle-ci pourrait passer de 500 km actuellement à 1 000 km d’ici 2025. L'ambition de Toyota se heurte aux problèmes de production et de distribution de l’hydrogène. Mais, le géant japonais fait le pari qu'avec une gamme complète de véhicules à pile à combustible, un réseau de stations pourrait se développer en réponse à la demande.
Mercedes-Benz Vans, la division véhicules utilitaires légers du groupe Daimler, a dévoilé à Hambourg le concept Sprinter F-CELL, un fourgon alimenté par une pile à combustible et prenant l'allure d'un camping-car. Ce modèle s’inscrit dans la stratégie d’électrification de sa gamme de modèles, baptisée « eDrive@VANS ». Le Sprinter F-CELL est doté de trois réservoirs permettant de stocker 4,5 kg d’hydrogène, ce qui offre une autonomie de 300 km. La contenance de ces réservoirs peut être élargie, pour atteindre une autonomie de 500 km. L'intérêt d'un tel véhicule est de pouvoir offrir une plus large autonomie et de faire le plein rapidement, ce que ne pourrait pas faire la batterie pour les missions sur longs trajets. L'hydrogène a donc sa place chez les utilitaires de la marque à l'étoile, aux côtés des versions électriques du Vito et du Sprinter. Le Sprinter F-CELL n’est pas le premier modèle à pile à combustible de Daimler. En effet, le groupe allemand avait dévoilé lors du Salon de Francfort de 2017 le SUV GLC F-CELL.
Le fabricant de véhicules électriques, qui a été racheté par DHL (filiale de la Deutsche Post), alors que c’était au départ un simple fournisseur pour produire des fourgons adaptés à ses besoins, assemble désormais des modèles pour d'autres clients. Ainsi, Streetscooter vient de décrocher une commande de 300 fourgons électriques auprès de Westnetz, une filiale de la société Innogy, qui est un distributeur d'énergie. La différence, par rapport à d'autres clients, est que ce client ne se contente pas de l'autonomie fournie par la batterie. Comme Westnetz gère un réseau de distribution d’électricité en Allemagne et que les réparateurs et agents doivent parfois sillonner des moyennes et longues distances pour leurs interventions, il a été demandé à Streetscooter d'adapter les véhicules. Ils vont donc intégrer en plus une pile à combustible et un réservoir d'hydrogène pour augmenter le rayon d'action. L'Allemagne montre une fois de plus que l'hydrogène fait bien partie des solutions pour une mobilité plus propre et sur longues distances.
La presse belge rapporte que Plastic Omnium va se doter d'un nouveau centre d’innovation et de recherche avancée à Bruxelles. Baptisé Deltatech, celui-ci sera dédié aux nouvelles formes d’énergie, comme l’hydrogène. Ce centre accueillera au premier semestre 2019 plus de 200 ingénieurs. L'équipementier automobile français l'avait déjà annoncé, il y a plusieurs mois. Cet investissement s'élèvera à 50 millions d'euros. Le quotidien L'Echo croit savoir que le site de Neder-Over-Heembeek, où Plastic Omnium occupe déjà des bureaux sur le campus du groupe Solvay, constitue une piste privilégiée.
Le géant allemand et le suédois Powercell ont décidé de s’associer pour développer des piles à combustible destinées à être intégrées dans des bateaux. Siemens, qui a déjà commencé à électrifier des navires avec des batteries, souhaite utiliser l’hydrogène pour augmenter l’autonomie. La technologie de Powercell pourrait ainsi s’appliquer sur des ferries, des yachts et des bateaux de croisière. Cette association intervient après celle annoncée un peu plus tôt par ABB et Ballard.
Le gouvernement Couillard a décidé d’accorder 8,25 millions de dollars canadiens en subventions à TEQ, une société d’État qui a vu le jour en avril 2017, pour « la mise en oeuvre de projets pilotes de véhicules électriques à hydrogène » d’ici 2021. Une première tranche de 6,2 millions sera versée lors de l’année financière en cours pour financer deux stations-service « multiénergies » permettant notamment le ravitaillement en hydrogène. La première station sera située à Québec et devrait être opérationnelle au début de 2019. Elle permettra de tester 50 véhicules Mirai de Toyota, que le gouvernement du Québec louera aux employés de ses ministères et organismes. Une seconde station est aussi prévue l’an prochain dans la région de Montréal. La société TEQ pourrait mobiliser les fonds restants pour d’autres projets d’ici 2021.
L’agence autrichienne de l’environnement a proposé au gouvernement autrichien un plan visant à cesser dès 2020 la commercialisation de véhicules diesel et essence, avec l’ambition de faire en sorte que le parc automobile autrichien ne soit constitué en 2050 que de véhicules électriques et à hydrogène. «Renoncer aux combustibles fossiles (pétrole, gaz naturel et charbon) en Autriche est tout à fait possible», assure le directeur de cette agence, Jürgen Schneider, qui estime «nécessaire de se fixer des objectifs ambitieux». En Autriche, ces dernières années et malgré le retard accusé dans le segment des voitures électriques, les autorités redoublent d'efforts pour relever le challenge d’une mobilité durable, seule alternative pour réduire la dépendance aux énergies fossiles et les émissions de gaz à effet de serre. L’Autriche occupe, en effet, le septième rang avec plus de 4 000 nouveaux véhicules électriques en 2017, loin derrière la Norvège qui se positionne en haut du classement avec 33 791 nouvelles unités immatriculées, soit 17,2 % des ventes totales.
La compagnie israélienne Urban Aeronautics annonce une date de 2021 pour le lancement de sa voiture volante, plus connue sous le nom de Cityhawk. Cet appareil, de la taille d'une voiture, pourra transporter jusqu'à 6 personnes dans les airs. Dans un premier temps, le fabricant mise sur une motorisation hybride, avec des turbomoteurs couplés à des générateurs électriques. Mais, la roadmap comprend également une version à hydrogène de ce taxi volant. Elle a pour nom e-VTOL H2. Considérée comme une meilleure alternative que les batteries, dont le poids serait trop important, cette forme de propulsion permettra de réduire le bruit à 70 dB (au lieu de 76). D'autre part, l'hydrogène permettra de maintenir une certaine compacité de la voiture volante, alors que les technologies de batteries nécessiteraient de plus larges ailes et de multiples rotors. En optant pour une solution zéro émission, le Cityhawk anticipe sur l'interdiction des motorisations thermiques en milieu urbain. Urban Aeronautics préfère donc passer directement de l'hybride à l'hydrogène, en faisant l'impasse sur l'électrique à batterie. La compagnie ne précise pas quelle serait l'autonomie du véhicule, ni quelle quantité de H2 serait stockée dans des réservoirs.
Le fabricant de camions à hydrogène affirme avoir levé plus de 100 millions de dollars en une semaine. Il s'agit de la troisième levée de fonds de l'entreprise américaine, basée à Phoenix (Arizona). Nikola Motor, qui se fixe un objectif de 200 millions, a donc parcouru la moitié du chemin. C'est un résultat dont se félicite le fondateur, Trevor Milton, à quelques mois de la présentation des premiers prototypes sur route. Selon les analystes, atteindre si vite un tel montant est le signe que le modèle économique de Nikola est solide. Il faut rappeler que le fabricant a reçu une commande de 800 avec les stations qui vont avec. Ce contrat est de nature à rassurer les investisseurs, estime un expert d'IHS Markit. Le constructeur est confiant, puisqu’il a d’ores et déjà prévu un événement interne à son siège de Phoenix, du 16 au 18 avril 2019, pour présenter les premiers modèles de série.
Nikola Motors a décidé de passer commande de 488 électrolyseurs d’une puissance d’1 GW et de tous les équipements nécessaires pour réaliser des stations d’hydrogène au norvégien Nel ASA. Ce méga-contrat fait suite à une première commande en 2017. C’est la confirmation que l’entreprise américaine, que l’on présente comme le rival de Tesla dans le camion, veut construire son propre réseau de recharge. La commande, qui représente plusieurs milliards de couronnes norvégiennes, va se traduire par la construction dans un premier temps de 28 stations à partir de 2020. Ce réseau va être aménagé spécialement pour Anheuser-Busch (bières Budweiser), qui prévoit d’acheter 800 camions à hydrogène à Nikola. Les stations seront réparties entre les brasseries de la société et ses centres de distribution. Les deux premières stations seront implantées en Arizona et en Californie. Elles délivreront un hydrogène vert à une pression de 700 bars. Ces stations pourront accueillir des camions, mais aussi des voitures, pour refaire le plein en quelques minutes.
L'association norvégienne pour l'hydrogène (NHF) a présenté un plan ambitieux visant à déployer 1 000 camions à hydrogène d'ici 2023. Pourquoi un tel optimisme de la Norvège ? Il ne faut pas oublier que la société locale Nel est impliquée dans la fourniture d'électrolyseurs et de stations pour Nikola Motor dans le cadre d'un énorme contrat aux Etats-Unis. Il y a également d'autres projets de camions à hydrogène dans le monde entier. Suite à des conversations avec des acteurs de l'industrie, la firme de consulting Greensight estime à 500 le nombre de camions à hydrogène qui pourraient être produits chaque année, sur des lignes de production dédiées. L'augmentation des volumes aura un impact sur les prix, notamment celui de la pile à combustible. Par ailleurs, le coût de l'hydrogène pourrait à terme devenir moins cher que le Diesel, avec un objectif de 57 couronnes par kilo. La NHF voudrait s'inspirer de la Suisse, où des acteurs se sont regroupés à travers une société commune et où la Coop a décidé d'investir dans des stations. Avec des actions coordonnées, l'hydrogène pourrait devenir plus compétitif.
Limité dans un premier temps à son tour de France, le partenariat qui lie le constructeur japonais et le bateau français à hydrogène a été étendu à son tour du monde. Toyota a été séduit par cette odyssée de six ans, qui est "un défi à la fois humain et technologique". Elle vise à tester les technologies embarquées en conditions extrêmes, et notamment l’hydrogène, en entreprenant un tour du monde avec le premier bateau autonome en énergie. Qui plus est, l’équipage dirigé par Victorien Erussard et Jérôme Delafosse recherche à travers la planète des solutions à même de faire bouger les lignes de la transition écologique et énergétique. Une des justifications de ce partenariat élargi vient aussi du fait qu'Energy Observer sera à Tokyo pour les JO de 2020. C'est un événement dans lequel Toyota est très impliqué et qui sera une vitrine pour l’hydrogène, à la fois pour lui et pour le Japon.
Bosch a décidé de nouer un partenariat stratégique avec Ceres Power, spécialiste des piles à combustible à oxyde solide (SOFC), qu’il fabrique sous le nom de Steel Cell. L’équipementier allemand prévoit au passage d’investir 9 millions de livres sterling (environ 10 millions d'euros) et de prendre une participation d'environ 4,4 % au sein de la compagnie britannique. Les deux sociétés ont signé un accord de collaboration et de licence pour le développement de la technologie des SOFC et la mise en place d'opérations de production de petits volumes au sein de Bosch. Les deux partenaires collaborent déjà dans le cadre d'un accord de développement commun annoncé le 10 janvier dernier par Ceres. Le nom de Bosch n'avait pas été révélé à l'époque pour des raisons de confidentialité. Le groupe allemand souhaite utiliser les piles SOFC pour des applications stationnaires, au coeur des villes et dans le secteur de l'industrie.
Le groupe d'ingénierie pétrolière a remporté auprès de la société publique Hindustan Petroleum Corporation Ltd. (HPCL) un contrat pour une nouvelle unité de production d’hydrogène. Ce projet fait partie de l’extension d'un projet existant portant sur la modernisation du complexe de raffinage de Visakh, situé à Visakhapatnam, dans l’état d’Andhra Pradesh en Inde. Cette unité de production est installée afin d’approvisionner la raffinerie de Visakh en hydrogène, lui permettant ainsi de porter sa capacité de raffinage de 8,33 à 15 millions de tonnes par an. Le périmètre d’intervention de TechnipFMC comprend une unité de production d’hydrogène à deux trains, chacun d’une capacité nominale de 113 kilotonnes par an, et une unité d’adsorption par variation de pression d’une capacité de production de 36 kilotonnes d’hydrogène par an. TechnipFMC a développé l’application de sa technologie propriétaire de reformage à la vapeur au-delà du reformeur conventionnel en ajoutant sa technologie TPR de reformeur en parallèle, un reformeur thermique à haute temperature. "En optimisant l’efficacité énergétique, abaissant la consommation en vapeur, réduisant l’importation d’électricité et minimisant les émissions, ces technologies nous permettront de fournir à HPCL une unité de production d’hydrogène autonome, sans équivalent dans l’industrie", commente Nello Uccelletti, Président des activités Onshore/Offshore de TechnipFMC. Le groupe a déjà réalisé deux unités de production d’hydrogène pour HPCL, et est très présent en Inde. L’entreprise est un leader mondial pour la conception et la fourniture d’usines d’hydrogène, pour en avoir construit plus de 270 à travers le monde.
Cet été, le constructeur japonais a présenté une deuxième version de son camion fonctionnant à l'hydrogène. Appelée Project Portal 2.0 et surnommé « Beta » en interne, il ne s'agit en fait que d'une amélioration de la première version, sortie il y a un peu plus d'un an. Comme son prédécesseur, toujours en test dans le port de Los Angeles en Californie, la nouvelle version développe 670 chevaux, un couple de 1.800 Nm et sa pile à combustible est toujours couplée à une batterie de 12kWh. Toyota annonce une autonomie réelle allant de 300 à 500 kilomètres, selon l'utilisation. « Avec le premier camion (version Alpha), l’objectif était de valider la faisabilité, ce que nous avons fait », explique Craig Scott, directeur de Toyota en Amérique du Nord en charge des technologies électrifiées, avant de rajouter : « Cette fois, nous visons la viabilité commerciale (avec la version Beta) ».
Le 3 septembre à Hobro au Danemark, dans la péninsule de Jutland, Air Liquide a inauguré un site pilote de production d’hydrogène décarboné. Baptisé HyBalance*, celui-ci utilise la technologie de l’électrolyse pour convertir et stocker le surplus d’électricité sous forme d’hydrogène, lequel sera utilisé pour l’industrie et les transports. C'est une vitrine pour le Danemark, un pays précurseur dans l’intégration des énergies renouvelables dans le mix énergétique national avec 40 % de l’électricité produite sur le territoire provenant des éoliennes Dans le cadre de ce projet, Air Liquide a développé, construit et exploite l’unité de production d’hydrogène par électrolyse de l’eau, ainsi que le centre de remplissage pour ses clients industriels livrés par camion. L’électrolyseur d’une capacité de 1,2 MW permet de produire environ 500 kg d’hydrogène par jour sans émissions de CO2. Outre les clients industriels, l’hydrogène produit est utilisé pour alimenter le réseau de cinq stations hydrogène installé et opéré par le Copenhagen Hydrogen Network (CHN), filiale d’Air Liquide au Danemark. Ce projet, initié en 2016, bénéficie d’un financement du partenariat public-privé européen Fuel Cells and Hydrogen Joint Undertaking (FCH JU) et du soutien du programme danois EUDP (Energy Technology Development and Demonstration Programme).
*Le projet HyBalance réunit, sous la coordination d’Air Liquide, les partenaires Hydrogenics, LBST, Neas Energy, Hydrogen Valley, au service de la construction d’une des plus grandes unités de production d’hydrogène décarboné en Europe